Policier

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          A 24 ans, Tom Smith,  consacra la journée à envoyer plusieurs CV dans l’espoir d’ obtenir enfin un  emploi. Il trouva dans le journal une offre très intéressante: elle proposait de travailler aux Etats-Unis pour un salaire mensuel de 20 000 €. Smith, enthousiaste, s’empressa de rencontrer l’employeur :
« Vingt mille euros, a-t-il dit avec une étrange douceur dans la voix. Ils sont à vous si vous acceptez le job.»     Tom déglutit, ses pensées s'entrechoquaient comme des boules de billard, il ébaucha des dizaines de projets, puis il se souvint de cette fable, « La Laitière et le Pot au Lait », et il redescendit sur terre aussi sec.
« En quoi consiste ce job ? » L’homme lui précisa seulement que son travail consisterait à surveiller un bâtiment désaffecté et que le logement à l’étranger serait pris en compte dans les frais de l’entreprise. « Mais pourquoi cette offre n’est elle pas déjà pourvue ? Surtout pourquoi appeler un homme d’un autre pays pour s’occuper d’une simple structure ? Peu importe, je ne laisserai pas cette chance me filer entre les doigts. ».
Après quelques semaines pour préparer ce déménagement, notre protagoniste prit la route pour de nouveaux horizons. L’avion arriva à sa destination, l’aéroport de Washington, après de longues heures de vol. Il fut accueilli par une personne quelconque vêtue de noir, tenant dans ses mains une pancarte où l’on pouvait lire « Tom Smith ». Les présentions furent brèves et ils embarquèrent à bord d'une Mercedes Classe A noire pour se rendre dans la petite ville nommée Bromley. Tom découvrit alors le lieu qui préoccupait son esprit depuis cette fameuse rencontre, il contemplait enfin son nouveau logement : un ancien relais de chasse aménagé. Certes, il y avait peu de technologie mais on y trouvait de beaux meubles ainsi qu’une literie douillette. Sa nouvelle demeure se situait au milieu de parcelles boisées et de plaines. L’homme lui fournit quelques indications sur son lieu de travail et le chemin qu’il devait prendre pour arriver à destination : le bâtiment qu’il devrait  surveiller était  un ancien restaurant qui se trouvait à quelques kilomètres de là en passant par de petites routes.
Quand l’homme partit, Tom commença à s’installer : il mit ses vêtements dans la chambre et disposa son ordinateur  comme une machine à écrire. En effet,  il n’avait pas de connexion wifi. Ensuite,  il se rendit à l’épicerie la plus proche afin de se procurer  le nécessaire. Ce commerce se trouvait à plusieurs kilomètres de son lieu d’habitation mais il fit le plein de vivres pour une bonne semaine, le temps de finir son travail et de repartir pour la France. Pour se changer les idées, Tom prit le temps de se balader dans le village, peut-être avait- il envie de parler avec ses habitants, lui qui maîtrisait l’anglais. Ne voyant personne à aborder, le jeune homme choisit de frapper à la porte d’une maison ornée de fleurs. Tom toqua et un bruit sourd s’en suivit. Après quelques longues secondes, il entendit un grincement et la porte s’ouvrit. Derrière elle se trouvait une femme d’une cinquantaine d’années. Tom se présenta et parla des raisons de son arrivée. Elle le renseigna sur la ville et de fil en aiguille notre personnage demanda l’histoire du restaurant dans lequel il aurait à travailler. L’expression de la femme passa progressivement du sourire aux larmes. La porte se referma brusquement sans plus d’explications. Tom craignant d’avoir vexé la femme, partit sans plus tarder. Il rentra chez lui pour récupérer du décalage horaire et pour être en forme pour sa première nuit de travail. Il se réveilla à onze heures et demie, se prépara rapidement, prit une lampe torche et le matériel nécessaire que l’homme lui avait remis. Le chemin qu’il devait emprunter  pour se rendre au restaurant semblait plus lugubre même malsain. Enfin arrivé à destination, Tom inspecta les alentours du restaurant : tout semblait en ordre. Ceci fait, il rentra dans le bâtiment. A l’intérieur se trouvaient de longues tables ainsi que des tabourets qui leur étaient associés.
 L’endroit était laissé à l’abandon, on trouvait encore sur les tables des assiettes et des couverts, des ballons de baudruche dégonflés par le temps, et bien sûr de la poussière. Après de longues heures de veille, le jeune homme se sentait très faible, presque pâle de visage. Il sentit une odeur infecte et entendit un murmure. Ce phénomène se répéta et s’amplifia jusqu'à devenir un cri assourdissant. Il supplia à genoux que cela s’arrête. Tom ne bougeait plus puis un instant plus tard il se releva et courut dehors. Il ne se contrôlait plus, il se mit à creuser la terre à mains nues dans une frénésie sauvage jusqu'à en avoir le bout des doigts ensanglantés. Une ombre se dessinait dans le sol. Il perdit connaissance.


Il se réveilla le lendemain, fatigué et sans connaissance de ce qui s’était produit cette nuit là. Il reconnut la maison de la vielle femme qu’il avait rencontrée. Elle lui raconta l’incident qui s’était déroulé des années de cela : Un homme était dans le restaurant en question, il s’était disputé avec un employé pour sa commande erronée,  fou de rage, il sortit. Quand ce fut l’heure de rentrer chez elle, elle appela son fils qui jouait dans l’aire de jeux du restaurant mais elle ne le revit jamais, du moins jusqu'à ce que Tom retrouve le corps.

 Clara
Thomas Flaudel, jeune policier de la brigade de police de Bourg-en-Bresse, se penchait sur l’affaire Clara Vermont depuis de nombreuses semaines. Le fruit de son travail avait enfin payé, il avait devant lui le principal suspect dans l’enquête, qui venait de tout avouer. Cette affaire qui était l’une des premières qu’on lui avait vraiment confiée, l’avait tourmenté à  tel point qu’il se donnait corps et âme à la résolution de son enquête.
Clara Vermont était une jeune fille de seize ans, à qui la vie souriait et qui réussissait tout ce qu’elle entreprenait. Elle avait été retrouvée sauvagement assassinée dans sa chambre et les seules personnes qui étaient présentes ce soir là, étaient sa famille.
Le jeune enquêteur avait interrogé un par un tous les membres de la famille de la jeune femme et le dernier membre à être interrogé, avait déclaré être l’assassin de l’adolescente.
Juliette, sa sœur cadette âgée de quatorze ans avait été la première à être sollicitée. Elle avait déclaré aux enquêteurs s’être toujours sentie en décalage avec sa grande sœur, elle se demandait comment un être parfait et splendide de tous les points de vue, pourrait avoir un lien de parenté avec elle, collégienne mal dans sa peau sans grand intêret , ignorée de presque tous. Il lui arrivait parfois de pleurer des heures dans sa chambre, se demandant pourquoi elle ne ressemblait pas à son aîné et pourquoi tout était tellement difficile pour elle, elle souffrait de rester dans l’ombre de sa sœur. Mais elle avait précisé et affirmé, que jamais elle n’aurait osé faire du mal à sa sœur.
Aux grosses larmes qui coulaient sur sa joue, et à son air effrayé Thomas avait vite mis Juliette hors de cause.
Il avait ensuite reçu Victor, le beau-père de Clara, qui visiblement était sous le choc, le jeune policier ne savait pas encore si ce sentiment était dû à la mort de sa belle-fille, ou si au contraire la culpabilité le rongeait.
-Je savais que Clara m’en voulait de m’être  mis en couple avec sa mère, elle était persuadée que je voulais prendre la place de son père mort il y a cinq ans d’une crise cardiaque, ce qui était bien, sûr totalement faux. On s’est souvent disputé à ce sujet, une fois, la discussion a tellement dégénérée, que je l’ai expulsée de la maison et de ce fait elle s’était vue dans l’obligation de dormir dehors. C’est triste à dire, mais parfois j’avais vraiment envie de l’étrangler, pas que je lui voulais du mal, bien au contraire. J’aime Elisabeth et j’ai trop de respect pour elle pour faire du mal à sa fille.
Après ce témoignage, l’inspecteur Flaudel avait décidé de le placer quarante- huit heures en garde à vue, lors de cet interrogatoire, les réponses aux nombreuses questions posées lui avait permis d’être innocenté.

Il lui restait donc deux suspects principaux : Alexandre le demi-frère de Clara et Elisabeth la mère de cette dernière.
 Quand Alexandre fit son entrée, Thomas eut une boule au ventre, il se demandait  comment il allait réagir si le jeune homme s’avérait être le tueur.
Le demi-frère de Clara s’assit et demanda qu’on lui pose de suite les questions, qu’on en finisse vite.
Le jeune brigadier lui demanda simplement quels étaient ses rapports avec la victime.
Alexandre répondit d’un air anxieux :
« -Il y a un an environ, j’étais en terminale et avec mes potes on s’amusait à juger et à reluquer les petites nouvelles de secondes. L’une d’entre elle était Clara, physique de rêve, je vous en parle pas ! J’avais parié avec eux, qu’avant la fin du mois de décembre elle serait à moi, vous savez les paris entre amis…Alors dès le lendemain, j’étais allé lui parler mais elle avait repoussé mes avances en m’ayant clairement signifié qu’elle n’était pas intéressée. J’avais insisté de longues semaines, mais elle avait campé sur ses positions. Le jour où mon père m’avait présenté sa nouvelle femme et ses deux filles, j’avais été sidéré de voir que Clara était ma nouvelle demi-sœur.  Les premières semaines, j’avais encore essayé de la séduire, en vain. Je la faisais chantais pour  qu’elle ne  me dénonce pas  à sa mère, à mon père ou bien encore à sa sœur. Peut-être que ça me mettait en rogne qu’elle ne veuille pas sortir avec moi, mais j’ai pas assez de courage et de démence pour pouvoir tuer quelqu’un. C’est à peine si j’ose tuer les araignées qui s’infiltrent dans ma chambre. »
Thomas avait compris de suite qu’Alexandre était juste un adolescent perturbé, et non  un dangereux criminel. Juste après cette évocation, il avait donc compris que c’était Elisabeth Vermont qui avait tué sa fille.
Cette dernière entra dans la pièce. Elle ne correspondait plus du tout au physique qui était sur la photo. Elle avait les yeux bouffis, les cheveux hirsutes et dressés sur sa tête, de grosses cernes se dessinaient sous ses yeux et elle avait un regard rempli de haine. Elle se mit à parler sans qu’on lui pose de questions et raconta le crime :
-Elle…elle avait une jumelle. Clara avait une jumelle, elle s’appelait Marine. Quand elles avaient six ans, je conduisais la voiture en direction du village voisin, et Clara était assise à l’avant. Elle s’amusait à me taquiner en me chatouillant et faisait rire Marine d’un rire cristallin. Quelques minutes plus tard  , nous roulions sur un chemin sinueux qui commençait à devenir glissant, et la pluie commençait à tomber de plus en plus fort. Clara s’amusait à mettre ses mains devant mes yeux, et je perdis le contrôle du véhicule et ce dernier eut  atteri dans un profond fossé. Marine mourut sur le coup. C’était ma préférée, j’en ai toujours voulu à Clara, c’est de sa faute si sa sœur est morte. Nous étions les seules à savoir ce secret. On avait déménagé dans un endroit où personne ne nous connaissait pour ne pas faire éclater la vérité au grand jour. Le jour de l’assassinat de Clara marquait aussi le dixième anniversaire de la mort de Marine. C’est ce jour là que j’ai  décidé de passer à l’acte. J’ai pris un couteau bien aiguisé dans la cuisine, je suis rentré dans sa chambre et je l’ai poignardée violemment. A chaque coup que je lui donnais je revoyais la mort de ma fille, alors j’enfonçais de plus en plus fort. Voilà, c’est tout ce que j’ai à vous dire.
Après quelques autres déclarations, Elisabeth Vermont fut condamnée à quinze ans de prison.
Thomas Flaudel rangea le dossier Clara Vermont dans les affaires classées et ferma son bureau à clé. Tout en effectuant ses actions, il songeait que les secrets pouvaient vous conduire à faire des choses irrémédiables.


☎ Double meurtre au cabinet ☎

   Au cœur du vieux Lille, vivait une famille composée d'un père ,Marvin Delatus, médecin réputé,son épouse et mère Christelle Delatus. Cette dernière était professeure de français, ce qui la rendait fort à cheval sur le langage et l'éducation. Le couple avait eu ensemble trois enfants dont Marie qui était l'aînée de seize ans. La jeune fille au teint pâle avait adopté depuis le début de sa crise d’adolescence un style gothique. Elle ne pratiquait aucun sport malgré la passion de ses parents pour le handball. Marie n'était pas très bonne élève malgré ses grandes capacités scolaires. Elle ne faisait pas d’efforts ce qui agaçait particulièrement ses parents. Bien sûr comme tous tous les jeunes de son âge, elle préférait passer son temps sur les réseaux sociaux, devant la télé-réalité. Son comportement était insupportable pour son entourage, Marie devenait invivable que ce soit au lycée ou à la maison. Marvin et Christelle étaient régulièrement convoqués suite au comportement de celle-ci.  
   En revanche, ses deux frères, Pierre quatorze ans et Thibault en CM2, étaient deux adorables garçons bien différents de leur sœur. Ils avaient adopté un langage relativement soutenu, étaient studieux. Cette famille revendiquait son appartenance à un bon milieu social et entendait le conserver. Marie, très malicieuse, jouait beaucoup de mauvais tours, en particulier à son père. Elle lui dérobait son carnet de rendez-vous pour modifier ceux-ci. Elle changeait les étiquettes des flacons, et bien d'autres provocations encore.
Cela engendrait de fréquente disputes :« Mais qu'as-tu tu encore fait ? J'ai vacciné un homme contre la rage au lieu du tétanos, explique-moi, dit le père avec violence ,comment tu peux être aussi inconsciente!
-Laisse moi tranquille, je t'interdis de rentrer dans ma chambre, je ne t'y autorise pas ! Cria-elle de toutes ses forces.
-Comment oses-tu me parler ainsi ? Ta mère et moi ne t'avons pas éduquéé ainsi, ma grande.
-Mais qu'est-ce que tu me veux ?! Rétorqua t-elle.
-Tu iras en pension dès le mois prochain, tu feras moins la maligne là-bas ! Reprit le père.
-Pendant un mois, tu vivras un enfer avec maman.
-On verra cela ! Conclut Marvin. »
  La dispute close, Marie rejoignit à nouveau le cabinet de son père sans son autorisation, bien évidemment. Marvin, ayant fini sa semaine, n'y retournerait pas avant longtemps, pensait Marie. Bien sûr, elle en profita pour y retourner avec une idée déterminée, elle mit le désordre et simula un semblant de cambriolage dans le cabinet de son père. Malheureusement pour elle, son père arriva, il se doutait qu'il trouverait sa fille ici mais ne pensait absolument pas qu'elle irait jusque là pour se venger. 
   Encore furieux des événements récents, il se mit à trembler, à claquer des dents. Son corps ne lui répondait plus. Il ne se contrôlait plus, il se mit ainsi à frapper mécaniquement sa fille en lui ordonnant de se taire. Il la frappa tellement fort qu'elle perdit connaissance. Alors il prépara un mélange constitué d'euthasol vet et du release. Débordé par la rage, et incapable de réfléchir,  tel un robot, il injecta le mélange dans les veines de sa fille.
Elle se réveilla et lui demanda faiblement : « Mais que fais-tu ?
-Je suis fatiguée de cette situation, je t'aime fort mais tu me gâches la vie et celle de toute le famille. »
Mais sa fille lui coupa la parole et hurla : « ARRETE »
Il reprit :- « C'est trop tard, je m'en veux, tu ne peux même pas savoir combien. »


   Sur ces dernières paroles, Marie rendit son dernier souffle. Alors il sortit dans la rue, il se mit à marcher. Son corps lui faisait faux bon, il ressentit les mêmes symptômes qu'auparavant. Il marcha bien pendant une heure peut-être deux. Pendant qu'il aérait son esprit, il prit peu à peu conscience de ses actes. En panique totale, il rentra au cabinet où sa fille se trouvait morte, bien évidemment ! Alors l'embrassant et la serrant dans ses bras une dernière fois, il se planta l'aiguille dans laquelle restait le mélange mortel. Puis sans un mot, quelques minutes plus tard, il rendit son dernier souffle, il était mort auprès de sa fille, enfin apaisé.

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