La Vie à L’envers
Benjamin
est un veuf de quarante cinq ans. Il est malheureux depuis qu’il a perdu sa
femme, il n’a plus le goût de vivre et s’enferme toutes ses journées chez lui
avec sa mélancolie. Un jour, il sort de chez lui car il n’a plus de quoi
manger. Á force de rester cloîtré dans sa maison, ses vivres se sont épuisés.
Il part chercher du pain et entre dans une boulangerie. Il fait la queue et
comme tout le monde, il pense que l’attente est interminable. Voilà enfin son
tour. Soudain, il lève la tête et perçoit une femme très douce, élégante et souriante. Elle commence par lui demander : « Qu’est-ce que ce sera pour vous monsieur ? ».
Il rougit et perd ses mots : « Euh… Je.. Je vais.. Je vais vous prendre une baguette..
Oui, une baguette ! ». Elle se met à rire et se retourne pour prendre
la baguette. Tout en l’emballant, elle lui rétorque « Autre chose ? ».
Et Benjamin lui répond « Euh.. Non.. Merci. » Gêné de son
comportement, il lui tend l’argent et s’en va avec un petit signe de la tête
qui signifie au revoir. Elle répond « Bonne journée ! ». Une
fois chez lui, il se sent tout drôle.
La nuit tombée, il pense à cette femme
qui était si belle et si gentille. Puis son cœur bat la chamade. Il se pose des
questions et se demande s’il n’est pas en train de tomber amoureux :
« Non, ce n’est pas possible ! Pour en avoir le cœur net, il faut que
j’y retourne demain. » Puis il s’endort.
Le lendemain, il sort de chez lui et se
dirige vers la boulangerie. Une fois rentré, il constate que ce n’est pas la
même femme. La belle rousse a été remplacée par une dame brune très serviable
mais il est déçu. En sortant de la boulangerie, il bouscule une personne,
s’excuse directement et remarque que c’est la belle rousse, elle décharge le camion
de produits pour la boulangerie. « Oh ! Toutes mes excuses monsieur,
je ne vous avais pas vu, j’ai toujours la tête ailleurs quand je m’occupe de
décharger le camion.. » Gêné mais heureux cependant de l’avoir enfin vue,
il lui sourit et sans trop réfléchir l’invite à dîner : « Ce n’est
rien justement je vous cherchais, cela vous dirait-il de dîner avec moi ?
Si vous acceptez je vous emmènerai dans un beau restaurant et je vous le
promets, vous ne serez pas déçue ! » La boulangère le regarde surprise
et accepte : « Très bien, ce sera avec plaisir alors ! » Heureux,
Benjamin lui donne son adresse et lui indique l’heure du rendez-vous. La
boulangère ajoute « Au fait, je m’appelle Daisy. » Et Benjamin étonné
répond : « Ah oui, c’est vrai, où avais-je la tête ? Moi, c’est
Benjamin. » Daisy sourit et dit « Alors, à ce soir Benjamin ».
Le soir même, Benjamin se prépare longuement
car il veut que tout soit parfait pour l’arrivée de Daisy. Il ajuste sa
cravate, remet droit son veston, se peigne à plusieurs reprises.
Après une longue attente, la sonnette
se met enfin à retentir. Benjamin se dirige vers la porte d’entrée et ouvre.
C’est bien Daisy devant la porte. Benjamin la trouve tellement resplendissante
qu’il ne peut plus prononcer de mots : « Tu.. Tu.. Tu es ravissante
Daisy ! » Elle répond « Merci, toi aussi tu n’es pas mal ».
Elle porte une robe rouge foncée, assortie à son rouge à lèvres et a détaché
ses cheveux. Il ferme la porte derrière lui, lui tend le bras pour la conduire
vers la sortie.
Un peu stressés, ils sortent du
bâtiment où habite Benjamin et se dirigent vers sa voiture. Ils montent dans le
véhicule et se mettent en route. Une fois dans la voiture, un grand silence
s’installe et les deux tourtereaux sont vite gênés. La conversation s’engage
enfin : « As-tu des amis, de la famille dans le coin ? » demande
Daisy. Benjamin répond « De la famille non, mais j’ai un ami qui tient un
cabinet en ville, c’est le docteur Carlo Trattori. D’ailleurs, je dois le voir
demain. C’est un médecin avec lequel je suis ami depuis mon enfance. »
« Rien de grave j’espère ? » dit Daisy. « C’est juste une visite
amicale. » répond Benjamin. Enfin arrivé, Benjamin se gare devant le
restaurant.
Ils descendent de la voiture et entrent par une grande porte
d’entrée en verre. C’est un restaurent luxueux, avec de beaux lustres, des
canapés rouges et de belles nappes blanches. Benjamin s’adresse à un serveur :
« J’ai réservé une table pour deux, au nom de Button. » Le serveur
enchaîne « Suivez-moi, s’il vous plaît. » Ils arrivent devant une
belle table avec deux grandes bougies et de la vaisselle brillante. Benjamin
remercie le serveur et ce dernier leur amène la carte. Ils choisissent,
commandent et parlent de tout et de rien. Les plats arrivent et ils commencent
à manger. Pendant leur dégustation, le couple savoure le repas puis ils se
mettent à discuter cette fois-ci de leur passé. Benjamin lui parle de son
ancienne femme avec quelques difficultés. Il explique qu’auparavant il était
marié à une certaine Caroline, qu’elle est décédée dans un accident de voiture.
Daisy gênée ne sait que dire, elle tend alors sa main et prend celle de
Benjamin. A son tour de raconter son histoire. Daisy a été fiancée avec un homme
prénommé Charles. Mais le jour de leur mariage, au moment où le prêtre a
demandé à Charles s’il voulait la prendre pour épouse, un long silence a suivi
et un « Non ! » foudroyant est sorti de la bouche de Charles. Ensuite,
son prétendant est parti en courant. Benjamin dit qu’il trouve cela
inadmissible et que contrairement à ce Charles, il ne l’abandonnera jamais.
Elle lui sourit et ils finissent de manger. Benjamin paie l’addition et prend
Daisy par le bras pour l’emmener dehors. Une fois dehors, il ouvre la porte
pour faire monter Daisy dans la voiture et ils prennent le chemin vers le
domicile de Daisy.
Sur le trajet, il y a encore ce
silence. Benjamin met donc la radio et demande à Daisy quel est le style de musique
qu’elle préfère. Elle répond la musique classique. Alors il met la station qui
correspond à de la musique classique. Soudain la mélodie d’une musique d’Arthur
Rubinstein commence, c’est la favorite de Daisy. En effet, c’est son
compositeur préféré, elle fait alors semblant de la jouer au piano. Benjamin
lui demande : « Aimes-tu Arthur Rubinstein ? » et Daisy
répond : « Oh oui alors, c’est le pianiste que je préfère et cette
composition je la connais par cœur. » Benjamin la questionne alors «
Tu joues du piano ? Je ne savais pas. » Daisy rétorque : «
Oui, depuis que j’ai 12 ans. ».
Benjamin se gare devant le bâtiment où
habite Daisy. Ils sortent tous les deux de la voiture et s’arrêtent devant le
porche. Daisy remercie Benjamin pour cette soirée inoubliable et Benjamin lui
répond que c’est normal et qu’il a hâte de la revoir. Daisy sourit, pose sa
main sur la joue de Benjamin, approche son visage et embrasse Benjamin.
Benjamin transporté par le baiser de Daisy se sent tellement bien qu’il se met
à les imaginer seuls, sur la terre. Puis Daisy se recule, souhaite bonne soirée
à Benjamin et s’en va. Benjamin n’ose plus bouger du trottoir mais les klaxons
des autres voitures le font sursauter. Il se dirige vers sa voiture, démarre et
songe à ce moment et ne peut s’empêcher de croire que c’était l’un des plus
beaux de sa vie. Heureux il rentre chez lui, s’allonge dans son lit et
s’endort.
Le lendemain matin, il se dit qu’il est l’homme le plus heureux
du monde. Il se lève et se prépare pour se rendre chez le docteur, son ami Carlo
Trattori. Il se dépêche tellement pour ne pas être en retard qu’il ne vérifie
même pas son reflet dans le miroir comme tous les matins avant de partir. Ainsi
qu’il l’avait dit hier à Daisy, il y va pour une visite amicale sauf que c’est
faux il s’agit en réalité d’un contrôle semestriel, une habitude qu’il a pris
depuis qu’il a passé la quarantaine. Il sort de chez lui, souriant et dit
bonjour à toutes les personnes qu’il croise. Étrangement, personne ne le
reconnaît. Habituellement, ils répondent tous : « Bonjour Benjamin ! »
car dans le bâtiment tout le monde le
connaît et l’apprécie. Mais là, un simple et indifférent bonjour sort de la
bouche de tous les habitants mais Benjamin ne se pose pas de questions. Il
arrive dans le cabinet et patiente dans la salle d’attente où tout le monde le
regarde bizarrement. Une femme l’appelle, il se lève et entre dans la salle de
son ami. Son ami l’attend à son bureau, il le regarde d’une certaine manière et
sourit en disant : « Mais tu as une mine magnifique, vraiment. On ne
te reconnaît plus, tu as ta figure tirée comme il y a deux ans. ».
Benjamin rétorque : « C’est vrai. Je ne me rappelle aucune
période où je me sois senti aussi bien qu’en ce moment. ». Il discute de
leur passé commun et se racontent leurs souvenirs d’adolescent. Puis vient
l’heure pour Benjamin de quitter les lieux. Il dit au revoir et à bientôt à
Carlo et s’en va. Il rentre chez lui et va se voir pour la première fois de la
journée dans le miroir de son entrée. Soudain il fait un bond, se regarde
plusieurs fois en se frottant les yeux pour savoir si tout cela est bien réel.
Il se met à paniquer. Ne sachant que faire, il a l’idée d’aller trouver Daisy
mais une fois devant la porte d’entrée il fait demi-tour pensant que son
nouveau visage la fera fuir. Puis il se dit qu’il n’y a pas d’autres solutions
et qu'il faut faire preuve de courage. Il sort de chez lui, cache son visage
avec sa main car il a honte de ce qui lui arrive. Il entre dans la boulangerie,
cherche Daisy près du comptoir. Elle arrive et demande à Benjamin :
« Bonjour Monsieur, qu’est-ce qu’il vous faudra ? » Il prend
Daisy par les épaules et lui répond avec affolement : « Mais
enfin Daisy c’est moi, Benjamin ! » Daisy plisse les yeux et trouve que
le jeune homme devant elle a en effet des airs de Benjamin : « Mince
alors ! Que s'est-il produit ? » Benjamin explique à Daisy qu’il
ne savait pas du tout. Daisy frustrée demande à Benjamin de partir et lui dit
pour excuse qu’elle doit travailler. Benjamin s’en va et se dit qu’aller voir
Daisy était bien une mauvaise idée. Il rentre chez lui et s’enferme comme auparavant.
Une fois la nuit passée, il se lève et
a peur de considérer son reflet dans le miroir, il préfère donc l'éviter toute
la journée. Il reste chez lui. Soudain son portable sonne, il observe. Il a
reçu un message de Daisy qui disait : « Je ne sais vraiment pas ce
qui t’est arrivé mais cela m’inquiète je préfère donc en rester là... Merci encore
pour tout. » Benjamin se met à pleurer et se demande pourquoi Daisy ne lui
a pas annoncée en face. Il pense que c’est à cause de son nouveau physique qu’elle
ne reconnaissait pas et qu’elle préférait le visage de l’homme qu’elle avait rencontré.
Honteux, Benjamin n’ose plus sortir de chez lui et ne veut plus voir personne.
Au fur et à mesure de journées passées
chez lui sans se regarder, il ne sait même pas à quoi il ressemble. Un jour, à
bout, il essaie de s’observer. Il entre dans sa salle de bain et se prépare à
se voir. Il se place devant le miroir tout en fermant les yeux. Il se met à les
ouvrir. Et se met à sursauter. Il ouvre grand ses paupières, se pince et ne croit
pas ce qu’il voit. Il est redevenu normal, l’homme qu’il était auparavant. Heureux, il se met à sauter de joie partout
dans son appartement et pense à Daisy. Il court vers la boulangerie en criant : «
DAISY !! ». Il entre. La femme brune est à sa place. Il bouscule tout
le monde et s’adresse à la boulangère « S’il vous plaît, dites moi où est
Daisy c’est très important ! ». La boulangère ne comprenant pas ce
qui lui arrive, lui répond qu’elle se trouve derrière, dans la cuisine. Il
saute par-dessus le comptoir et se dirige rapidement dans la cuisine et retrouve
Daisy qui préparait du pain. Benjamin lui dit : « Daisy, je sais
que tu m’as affirmée vouloir cesser notre relation mais regarde moi, je suis
guéri. S’il te plaît, redonnes-moi une chance. Je t’aime Daisy. ». Elle se
met à observer longuement Benjamin. Elle lui explique que c’est trop tard. Eux
deux, cela ne peut pas continuer, elle a eu trop peur de son physique d’avant.
Benjamin plus malheureux que jamais s’en va. Il rentre chez lui, pense à la
mort car pour lui c’est le seul moyen d'aller mieux.
Un matin, il se rend au cabinet de son
ami Carlo pour lui évoquer ses problèmes. Il arrive et patiente dans la salle.
Le médecin ouvre la porte, aperçoit Benjamin et devine qu’il ne va plus très
bien. « Oh ! Mon cher ami c'est surprenant mais tu es redevenu comme
avant, un homme triste… Allez, viens, on va discuter. ». Benjamin lui
parle de Daisy et de ses journées malheureuses. Carlo Trattori lui donne un
antidépresseur celui qu'il prenait régulièrement au moment du décès de femme.
Benjamin sort du cabinet et son ami le rassure en lui disant que tout va bien
se passer désormais et qu’il ne devrait plus être inquiet. Il rentre chez lui
et prend une pilule que Carlo lui a prescrit. Miracle, il se met à dormir.
Pendant la nuit, il rêve de lui et de
son ancienne femme puis de Daisy, il est heureux avec elles. Au réveil, il
pense que l’amour est ce qui le rend le plus heureux alors il décide de
reconquérir Daisy. La meilleure des façons possibles est d’essayer au lieu de
rester malheureux chez lui, cela ne lui coûtera rien. Il se prépare et
sort de chez lui. Il prend sa voiture pour aller à la boulangerie alors que
c’est à côté et que d’habitude il y va à pieds mais s’il vient en voiture c’est
pour une bonne raison. Il se gare devant la boulangerie, ouvre toutes les
fenêtres de sa voiture et met un CD d’Arthur Rubinstein et met le son au
maximum. C’est la mélodie préférée de Daisy. Tous les clients de la boulangerie
se retournent pour le regarder, même les personnes qui marchaient dans la rue
s'arrêtent. Daisy, à l’intérieur de la boulangerie reconnaît la musique et se
précipite dehors pour voir d'où elle provient. Elle voit Benjamin devant sa
voiture avec son morceau de piano préféré et dans sa main un énorme bouquet de
fleurs. Il s’approche de Daisy, se met à genoux devant elle et lui déballe tout
ce qu’il a sur le cœur. Étonnée de voir ce que Benjamin a fait pour lui prouver
son amour, elle se met à pleurer de joie car c’est la première fois qu’un homme
lui déclare son amour de cette façon. Alors elle décide de lui donner une autre
chance. Tout le monde applaudit le couple. Daisy informe Benjamin qu’elle finit
de travailler dans quelques heures.
Une fois son travail terminé, Benjamin
attend Daisy à l’arrière de la boulangerie, elle monte dans la voiture et demande
à Benjamin : « Où allons-nous ? » Benjamin répond avec un
air malicieux : « C’est une surprise ». Il arrête la voiture devant
le restaurant où ils avaient mangé pour la première fois. Heureuse, Daisy sort
de la voiture et ils entrent dans le bâtiment. Le serveur ramène la carte, ils
commandent le repas et discutent. Benjamin ne cesse de répéter à Daisy que
celle-ci lui a beaucoup manqué. Une fois les plats arrivés, ils mangent tout en
se regardant les yeux dans les yeux. Ils se lancent des regards amoureux puis
ils finissent de manger. Ils sortent du restaurant et commencent la route pour
aller chez Benjamin. Arrivés, ils montent à l’étage de Benjamin et entrent dans
son appartement.
Le lendemain matin, Daisy a passé la
nuit chez Benjamin, elle se réveille sans Benjamin à ses côtés. Il arrive dans
la chambre avec un petit-déjeuner sur un plateau. Il lève la tête pour voir Daisy
et lui demander si elle a bien dormi mais en la voyant Benjamin lâche le
plateau à terre. Et en découvrant le nouveau visage de Daisy, elle se met à
crier. Ils n’osent pas se rapprocher de l’autre. Daisy regarde dans son reflet l'écran
de son téléphone et Benjamin dans son miroir. Ils hurlent tous les deux.
Benjamin a encore rajeuni et Daisy également. Ils comprennent soudain que le
fait d’être amoureux les rajeunit et c’est pour cela que Benjamin avait rajeuni
auparavant. Après quelques moments de panique, ils se regardent et décident de
se moquer du physique de l’autre car si ils sont amoureux c’est le plus important.
Benjamin et Daisy sont ensemble, plus jeunes que jamais, heureux et amoureux.
Célestine
Le
problème du Haut château
Je vous
raconte mon histoire, celle d’un homme torturé, meurtri. Déjà qui
suis-je ? Certains m’appellent le père de l’ingénierie moderne, mais vous,
vous pourrez m’appeler Docteur William Oderwoods. Déjà, il faut savoir que je suis
issu d’une famille modeste et je n’étais pas prédestiné à entrer dans les
classes supérieures de notre société. Mon père mourut dans les mines, ce qui
laissa une veuve et un enfant à l’âge du berceau. Ma mère se démena pour
m’envoyer à l’école. J’étais particulièrement doué pour les études et il ne me
fallut pas beaucoup de temps pour surpasser mes camarades. J’ai obtenu mon
diplôme en ingénierie à l’âge de 24 ans.
Comme tout
ingénieur de mon âge, je cherchais un laboratoire où je pouvais travailler, mais
après avoir envoyé diverses demandes sans réponse, je dus me résigner prendre
un travail moins prestigieux. Et c’est à ce moment-là que j’entendis parler
d’un concours pour la création d’une ville utopique pour le compte de la
société des nations. Dans cette ville devait régner la paix, la tolérance, la
justice et la liberté, elle se nommerait Freitland. J’ai démissionné de mon
ancien travail pour me consacrer pleinement à mon nouveau projet. A mon plus
grand étonnement, j’ai gagné le concours.
Freitland
est une cité volante de la taille de Manhattan qui est maintenue dans les airs
grâce à d’énormes réacteurs expulsant continuellement des tonnes de vapeur.
Elle est constituée de musées divers, de théâtres, d’universités, de lieux de
culte et de résidence, ainsi que du centre de la croix rouge et de la chambre
du conseil de la société des nations.
Elle fut inaugurée par la signature de l’armistice entre l’Allemagne et
la France.
J’y rencontrais Maria,
l’ambassadrice d’Allemagne, qui allait devenir plus tard ma femme. Nous avons
passé de nombreuses années ensemble à Freitland avant que celle-ci ne tombe
malade. Rien que de penser et d’évoquer ce tragique événement me remplit d’une
profonde tristesse ainsi que d’une rage intarissable contre moi-même. Ma dite
épouse à ces derniers instants, a essayé de me dire quelque chose, mais crétin
comme je l’étais, je ne l’ai pas écouté. J’étais trop occupé à tourner en rond,
perdu dans mes habituels monologues, pour concevoir un hypothétique appareil
qui était censé la garder en vie !
Mais calmons-nous ! les
semaines qui suivirent la disparition de ma douce aimée furent de plus en plus
pesantes et insupportables. Je passais la plupart de mes journées enfermé dans
mon bureau, ne voulant parler à personne. Je rêvassais, songeant aux beaux
moments passait ensemble dans ce magnifique endroit.
Je n’avais qu’à fermer les yeux
pour que ma femme se tienne juste assise à côté de moi. Son image était
inévitablement mêlée à son sourire pétillant, ainsi que sa manie d’emmêler ces
doigts dans ses cheveux châtains. Et comme une pensée en entraîne une
autre, je me suis souvenu qu’elle avait toujours un journal intime avec elle.
Je me suis mis en tête de le retrouver. Son
journal ait discrètement caché dans sa
bibliothèque entre un gros dictionnaire rouge et un petit ouvrage sur la
géopolitique mondiale.
La
dernière page contenait ceci :
Je
n’aurai jamais dû accepter le marcher avec le Maître-Artisan, je me sens de
plus en plus en plus mal, je crois que je vais mourir, je...
Cette phrase me laissait
perplexe. Heureusement, dans mes appartements, il y avait une salle secrète où
je pouvais contrôler tous les automates de la ville. Je leur ordonnais de
chercher qui pouvait se cacher derrière le masque de ce fameux Maître-Artisan. Les
automates m’apprirent qu’il habitait dans le réacteur désaffecté B25 où il avait
constitué un véritable cartel, qui se nommait la mafia céleste. Il me serait
donc impossible d’entrer sans être introduit. Après avoir obtenu ces informations,
j’orientai mes recherches autrement et consultai sur les registres judiciaires
pour trouver un des mafieux de cette organisation. Il ne me fallut pas
longtemps pour trouver Aventino Milla incarcéré pour détention d’armes
illégales, anciennement proche du Maître-artisan. Il était actuellement détenu
dans la prison de haute sécurité Hadès.
.....
Comme l’argent fait les puissants
de ce monde, j’ai pu avoir un entretien avec M. Milla.
- Vous
savez M. Milla, vous pouvez être condamné à mort pour ce que vous avez fait...
- Oui
et ?
- Et je
pourrai, éventuellement, avec mes relations et votre générosité, vous sortir de
ce mauvais pas. Mmm ?
Il s’approcha de mon oreille pour
chuchoter :
- Qu’est-ce
que vous voulez ?
- Que vous
me donniez les codes d’accès pour entrer dans le réacteur B25.
- Impossible !
- Voyons,
mes relations peuvent aussi vous descendre.
- Je ne
peux rien vous dire ou c’est le Maître-Artisan qui va me réduire au silence.
- MAIS, je
peux vous protéger ! Si vous me dites ce que je veux savoir il ne vous
arrivera rien et en plus vous ne serez pas condamné à mort. Vous êtes gagnant...à
vous de choisir.
Aventino
me donna ce que je voulais et comme promis, je fis jouer mes relations.
.....
- Ou...ou
suis-je ? dis-je déboussolé
Je me trouvais dans un endroit
sombre, certainement éclairé par de vieilles bougies. Il y avait une
désagréable odeur de rouille, d’huile et d’humidité.
J’étais agenouillé en face d’un
robot qui était affalé sur des coussins multicolores. Il ressemblait beaucoup à
une araignée. Mais l’élément le plus sordide était certainement sa tête de
poupée qui lui servait... eh bien... de tête. La machine dit d’une voix sinistre:
- - Dans mon
antre. AHAHAHAHAHAH EU EU. Il est fabuleux mon rire. HEIN !
- - Euh, Oui,
dis-je apeuré-
- - Bien. Tu
vois par ta faute, j’ai dû tuer Aventino ! Moi, je l’aimais BIIIIEN !
Pourquoi voulais-tu me voir ?
- Maria, ma
femme est venue vous parler, je veux savoir ce que vous lui avez fait.
- Elle
avait besoin de réponse, tout comme TOI ! Vois-tu, je fais de la
contrebande d’armes et aussi du sérum Véritoms. Il a de fabuleuses propriétés
comme voir des vérités cachées ou des secrets. Oh ! Mais malheureusement à
forte dose ce sérum peut empoisonner OU BIEN RENDRE QUELQU’UN COMPLETEMENT
SERVILE. Maria est venu me voir et je suis devenu son fournisseur.
- Vous
l’avez tuée !
- Nan,
c’est elle-même. C’est elle qui s’est mise en danger. Tu as ta réponse, mais je
ne peux te laisser partir ! AH AH AH.
Brusquement, la créature s’approcha
brusquement de moi. La poupée ouvrit la bouche, une tige métallique se colla à
mon front pour m’injecter du Véritom et je perdis connaissance. A mon réveil
j’étais dans une cage suspendue dans le vide. J’ai eu une révélation grâce au
Véritoms injecté. J’ai compris pourquoi nous n’avons pas trouvé la molécule qui
avait empoisonné Maria et j’ai eu un rêve. Je me voyais dans la rue en train de lire une
affiche du gouvernement quand je reçus un coup sur la tête et fus envoyé
dans le réacteur B25 pour être interrogé.
Maintenant, il faut que je me libère de cette
prison et de cette horrible chose.
FIN
Nathan
Nuit Parisienne
La nuit commençait à tomber. Dans un petit appartement parisien, un homme s’apprêtait à sortir.
Léandre enfila sa veste et noua son écharpe avant de quitter
son domicile. Il était 22 heures et en cette fin du mois de janvier, la nuit
était glaciale. Le jeune homme frissonna avant de se mettre en marche.
Léandre
Marly était un écrivain renommé. Originaire de
Pologne, il s’était installé dans la capitale française à l’âge de 20
ans et
n’avait cessé d’écrire. Ses livres s’étaient vendus à plusieurs milliers
d’exemplaires et avaient été traduits en plusieurs
langues.
Chaque soir, l’écrivain avait une habitude : lorsque la nuit commençait à tomber, il sortait se promener dans les rues, fasciné par cette agitation urbaine et par la frénésie des grands boulevards.
Chaque soir, l’écrivain avait une habitude : lorsque la nuit commençait à tomber, il sortait se promener dans les rues, fasciné par cette agitation urbaine et par la frénésie des grands boulevards.
Ce
soir-là, Léandre décida de se rendre aux Champs-Elysées.
Après avoir traversé plusieurs faubourgs, il arriva à la hauteur de l’un
des
endroits les plus célèbres de
Paris.
De part et d’autre de l’avenue, les riverains riaient, discutaient, se
pressaient de rentrer chez eux. Les théâtres, cabarets et brasseries
affichaient
complet.
L’écrivain
resta un moment immobile, comme hypnotisé par la féérie du lieu.
Il reprit ensuite sa promenade
nocturne.
En
remontant l’avenue Hoche, Léandre arriva dans un parc et s’assit sur
un banc. Epuisé, l’homme s’assoupit.
*
Un tintement de cloches le fit sursauter. Brusquement,
Léandre sortit de son sommeil et se releva. Il regarda sa montre : elle
affichait 21 heures.
Quelque
chose tiqua chez l’homme : cela était impossible ! Il avait quitté
son domicile à 22 heures, il en était certain. Après un instant d’hésitation,
il se dit que sa montre avait dû tomber en panne, tout simplement. Il décida
tout de même de vérifier l’heure sur l’horloge de l’église au bout de l’avenue.
Lorsque Léandre arriva à sa hauteur, il fut cette
fois
réellement pris d’un élan de panique. L’église affichait elle aussi 21
heures !
Léandre
commençait
à s’inquiéter. Il décida de rentrer chez lui, il avait froid et se
sentait épuisé. Cependant,
à mesure que l’homme approchait des Champs-Elysées, il fut pris d’un
étrange sentiment. Plus il
s’approchait, moins il y avait d’agitation. Les passants et les voitures
se
faisaient plus rares, et les bruits s’estompaient, jusqu’à devenir un
affreux
silence.
Léandre
avait réellement peur, maintenant. Il n’y avait plus
personne dans les rues et les éclairages publics s’étaient
éteints.
Lorsque
plusieurs
chiens aboyèrent, l’écrivain sursauta et se mit à courir, sans raison
apparente. Son esprit était figé par la peur, seuls ses pas le
guidaient. Il
courut ainsi près d’une heure, allant des grands boulevards déserts aux
ruelles
sombres.
Lorsqu’il
arriva, haletant, sur le Champ de Mars, Léandre s’écroula par
terre. Il resta un moment assis, seul.
Au
bout
d’un moment, il releva la tête et
eut une vision d’horreur : des silhouettes blanches apparaissaient de
tous
les côtés, et semblaient avancer vers Léandre.
A mesure que les
tâches avançaient, Léandre pouvait peu à peu les identifier.
Il s’agissait d’hommes et de femmes, marchant d’une manière mécanique.
La bouche ouverte, les yeux sortant presque de leurs orbites, ils étaient vêtus
de blanc et semblaient n’avoir qu’un seul but : s’emparer de Léandre.
Des spectres. Léandre en était sûr, il s’agissait de
spectres. Ils s’approchaient, leurs visages déformés, l’entourant de tous les
côtés. Ce dernier était tétanisé. Il n’osait plus bouger, ses membres
semblaient paralysés. De grosses perles de sueur perlaient sur son front.
N’y tenant plus, il décida de crier de toutes ses forces,
mais rien n’y fit : personne ne l’entendait et les fantômes continuaient d’avancer.
Alors, dans un dernier espoir, Léandre tourna la tête vers la Tour Eiffel. Il crut
s’étrangler : devant ses yeux horrifiés : la dame de fer avait
disparu.
Des centaines d’images se bousculaient dans sa tête. Epuisé
et effrayé, Léandre s’évanouit sur la pelouse verdoyante du Champ de Mars, entouré
d’une dizaine de spectres qui restaient immobiles.
*
Léandre ouvrit les yeux et se leva brusquement. Ses oreilles
bourdonnaient et il avait mal à la tête. Il fut néanmoins rapidement
gagné par la stupeur. Il ne se trouvait plus sur le Champ de Mars mais toujours
dans le parc de l’avenue Hoche, à l’endroit même où il s’était endormi la
veille.
Lorsqu’il sortit du parc, il fut saisi par l’agitation
urbaine : devant ses yeux, des voitures défilaient, des passants se
pressaient, des touristes s’émerveillaient. Le soleil brillait sur Paris,
diffusant sa douce chaleur.
Léandre consulta sa montre : il était dix heures. Sa
montre fonctionnait parfaitement.
Il se souvenait très bien de ce qu’il avait vécu la veille,
avant de se rendre compte avec soulagement que tout cela était impossible.
Cette nuit-là, endormi dans un parc, Léandre avait fait un
affreux cauchemar.
Le livre de sable
Il fait beau, c’est le printemps sur la capitale, je me balade sur
les bords de la Seine, quand je vois, un peu en retrait par rapport au reste
des maisons, une vieille bâtisse, une vieille librairie. Curieux comme je suis,
j’entre et découvre un intérieur plutôt sombre et poussiéreux. Je me promène
dans les rayonnages quand soudain je discerne un livre qui semble plus âgé, plus
vétuste que les autres. Je sais de suite que je vais l’acheter pour compléter
ma collection de livres anciens, peu importe le prix. Ensuite, tout en continuant ma sortie, je rentre
chez moi.
En arrivant sur le palier, je
vois que ma porte est entrouverte, je me hâte alors de rentrer estimant cela
bizarre. Une fois entré dans mon appartement, je peux constater que j’ai été cambriolé! On m’a pris les biens les plus
chers sentimentalement parlant: une partie de ma collection de livres
anciens s’est envolée, mes tableaux de famille se sont envolés, mes
photos se sont envolées aussi! Mais pourquoi mes photos ? Pourquoi
avoir volé mes photos ? Elles n’ont de valeur qu’à mes yeux ! Qui
pourrait me les avoir dérobées ? Trop de questions me submergent
soudainement. Trop fatigué pour le moment, je range l’appartement puis dispose mon
nouveau livre dans ce qui reste de ma collection de livres anciens. Je décide
de me rendre au poste de police le lendemain après une bonne nuit de sommeil. Durant une
semaine environ, je continue ma vie normalement
jusqu’au dimanche 24 à 12h54, jusqu’à ce fameux appel. Mon meilleur ami
José, avec lequel j’étais encore la veille et que je connais depuis l’école
primaire a été victime d’un accident de voiture et est mort sur le coup. Alors,
je tombe dans un état second et le lendemain en revenant de chez mes parents à
Orléans, une voiture me percute et me fait glisser dans le fossé. Heureusement
pour moi, je n’ai aucune séquelle.
En
rentrant avec l’ambulance, j’observe que ma rue est bloquée et que les
pompiers sont en intervention. Je finis le trajet à pieds et constate
avec
inquiétude que l’incendie a lieu dans mon immeuble au même étage que
moi. Tout
à coup, l’anxiété me submerge et je vais demander à ma voisine à qui
appartient
l’appartement en flammes, elle me regarde puis tombe en sanglots. Comme
si ma
vie ne tournait pas déjà au désastre, c’est mon logement qui était en
train
d’être réduit en cendres. Qu’est ce qui
se passe en ce moment ? Il ne m’arrive que des malheurs ! Pourquoi
moi ? Je pars questionner les
pompiers qui étaient sur le point de repartir, pour savoir si la cause
du départ de feu a
déjà été déterminée. Ce pompier demande à son supérieur mais lui connaît
pas la cause de l’incendie. Je monte regarder ce qui reste en état de
mon appartement et mystérieusement, il
ne subsiste qu’une armoire, l’armoire contenant ma collection de livres
anciens. N’ayant
plus de logement, je demandai à mon ami
de m’héberger chez lui quelques jours, le temps de me remettre et
d’obtenir un
toit convenable. J’emporte le livre pour le lire chez lui et en le
feuilletant
rapidement dans le métro, je me rends compte qu’il ne contient
que des pages blanches. C'est à ce moment précis que j'arrive en gare et
que je constate que mon ami m’attend sur le quai.
-
"Coucou ! ça va mieux ?
- -
Oui oui ça va mais j’ai quelque chose à te
montrer quand nous serons arrivés chez toi.
- -
Ah oui ? c’est important ?
- -
Pas vraiment mais je trouve quand même ça
troublant."
Une dizaine de minutes plus tard,
quand j’arrive chez lui :
-
"Bon, qu’avais-tu à me montrer de si
troublant ?
-
Je lui tends le livre et lui demande ce qu’il en
pense ?
- -
Oui ? eh bien ? Qu’a-t-il d’anormal ce
livre ?
-
-Ouvre-le !
- -
Rien n’est noté sur les pages…. Ah si !
page 231 ! Sur un ton grave et ironique, il déclare «Quiconque détient ce
livre, sera maudit. »
-
Arrête ! Je ne trouve pas ça drôle !"
La vie reprend
son cours, l’été se passait plutôt normalement mis à part un dernier drame qui bouleversa
ma vie, mon père eut un AVC et mourut sur le coup. L’été déclinait quand je
compris que ce livre était monstrueux. Cela ne servait à rien de reconnaître que
j’étais moi-même également monstrueux, moi qui le voyais avec mes yeux et le
palpais avec mes dix doigts et ongles. Je sentais que c’était un objet de
cauchemar, une chose obscène qui diffamait et corrompait la réalité.
Je pensai au
feu, mais je craignis que la combustion d’un livre infini ne soit pareillement
infinie et n’asphyxie la planète par sa fumée.
Je me souvins
d’avoir lu quelque part que le meilleur endroit où cacher une feuille c’est une
forêt. Avant d’avoir pris ma retraite, je travaillais à la bibliothèque
nationale, qui abrite neuf cent mille livres ; je sais qu’à droite du
vestibule, un escalier en colimaçon descend dans les profondeurs d’un sous-sol
où sont gardés les périodiques et les cartes. Je profitai d’une inattention des
employés pour oublier le livre de sable sur l’un des rayons humides. J’essayai
de ne pas regarder à quelle hauteur ni à quelle distance de la porte.
Aujourd'hui, je suis un peu soulagé mais il m'est impossible de passer
rue Mexico.L’envers du décor
Je m’appelle Roger et j’ai 22
ans. Je réside à Oberwil près de Bâle, en Suisse. J’étudie les arts modernes et
la littérature française parce que mon amour pour les philosophes français me
remplit de bonheur. Suite à ma première année réussie avec le plus grand
succès, la plus grande école de Bâle me contacta pour aller étudier dans leurs
immenses locaux. Je m’apprêtais à refuser quand j’appris que Delphine avait
également reçu cette proposition. Delphine est ma petite-amie depuis 6 ans, on s’était
rencontrés lors d’un concours d’orthographe : je m’en souviens comme si
c’était hier.
Je commençais donc à faire mes valises pour emménager dans
mon modeste appartement lorsque mon père vint dans ma chambre pour me dire au
revoir. Une semaine plus tard, j’envahissais mes nouvelles pièces de vie. C’est
à ce moment là que je me rendis compte que la fenêtre de ma cuisine me
permettait de voir la sublime fontaine du carnaval de la grande place publique
de Bâle.
Mes études se déroulaient
merveilleusement bien, j’excellais en rédaction, mes professeurs m’admiraient
et me demandaient même des conseils sur certains points complexes de la langue.
En fin de la journée je me rendais dans la petite librairie en bas de chez moi
pour emprunter quelques ouvrages qui me seraient utiles. Le libraire me glissait
toutes les semaines un papier sur lequel il notait les nouveaux
livres qui venaient de sortir car il connaissait mes centres d’intérêt. Il devenait
un bon ami au fil de mes visites.
Un mois plus tard, cet homme vint
m’apporter les dernières publications et
un livre attira plus particulièrement mon attention. Il était de taille moyenne,
bleu foncé et s’intitulait : Delphine,
la mystérieuse. Je m’empressai de le remercier pour aller lire cet ouvrage qui
m’intriguait. Mais mes envies furent stoppées nettement car mon téléphone sonna, c’était
mon professeur préféré Monsieur Hugaut. Je mis alors mon livre sur ma table de
chevet. Il était 19 heures et ce dernier me parlait avec une nervosité extrême,
ce qui installa une tension telle que ma seule envie était de raccrocher. Il me
dit que ma thèse sur la contribution des philosophes lors de la révolution française avait été
rejetée par mon maître de conférences et que par conséquent j’allais être
renvoyé de cette université pour ne plus porter préjudice à l’image de cette
institution.
Encore sous le choc, je décidai d’aller
négocier auprès des directeurs pour changer l’issue de mon sort. Ils
acceptèrent difficilement mais ces derniers me lancèrent un ultimatum. Je devais
modifier cette thèse mais appuyer un autre point de vue que celui que j’avais
abordé. Je hochai simplement ma tête sur
laquelle coula une petite goutte de sueur. Après cette scène qui me parut
interminable, je sortis prendre l’air pour décompresser. J’invitai Delphine à
déjeuner avec moi sur la terrasse d’un petit café près de l’hôtel de ville. A
ma stupéfaction, elle refusa car elle avait un autre rendez-vous avec son
nouvel acolyte.
Je rentrai immédiatement chez moi
furieux, le libraire m’interpella pour me donner ces fameuses nouveautés mais
je ne l’écoutais même pas, seul le son de sa voix parvint jusqu’à mes oreilles. Je montai rapidement
les escaliers, ouvrai la serrure, déposai mon manteau et m’installai dans mon
fauteuil. Après une profonde respiration, j’allai chercher mon livre mais il
était impossible pour moi de me souvenir où je l’avais laissé. J’abandonnai
donc et je me rendis dans ma salle de bain pour prendre ma douche mais une fois
en pleine action, l’eau devint glaciale puis se coupa. Je sortis donc furieux
mais ce n’était que le début de mes problèmes. Remis de mes émotions, je
m’apprêtai à me faire cuire des pâtes mais en mettant ces dernières dans la casserole,
l’eau bouillante se renversa sur moi et me brûla immédiatement. Je
m’empressai alors d’aller dans ma douche
me refroidir mais j’avais déjà oublié que l’écoulement d’eau ne se faisait
plus. Je me consolai avec la douche du voisin mais environ dix minutes après
l’acte.
J’ouvrai ma porte mais dès mon arrivée, mon
téléphone sonna. C’était l’université ! Mais malheureusement pour moi Monsieur Hugaut me parla avec un grand
désarroi, Il me mit au courant que les directeurs avaient changé d’avis à mon
égard. Il prononça précisément ces mots : « Petit, je suis
désolé de te l’apprendre comme cela mais les supérieurs m’ordonnent de ne plus
t’accueillir dans mes classes, tu es donc contraint de quitter cet
établissement. Bonne continuation Roger tu as
un avenir radieux… ». Je n’avais pas encore entendu la fin de ce
message que je raccrochai immédiatement. J’éclatai en sanglot comme un
nourrisson. Je m’apprêtai donc à prévenir mes parents que je devais revenir à
la maison quand je vis ce livre bleu à mes pieds. Je le pris et l’ouvrit sur la
première page il était écrit : « En ma possession, ta vie ne
sera que tristesse et désillusion. » C’était un proverbe d’un célèbre
écrivain qui l’avait employé dans sa précédente thèse sur les
philosophes : Philippe Hugaut
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